Les mots viennent encore...

Douceur dans la distance que prend le malaise intérieur, loin du coeur il redonne une vision plus claire de la vie sans lui. Il est si étonnant parfois de l'observer avec du recul et de s'apercevoir que le sentiment de permanence était illusoire. Le mal être en soi était finalement tout aussi immuable que le reste des actions de l'univers. Par contre, lorsqu'on est en son centre, il est comme une tornade qui n'en finit plus de détruire sur son passage. La tornade passe et repasse tournoyant en nous-mêmes sans répit.

Je constate parfois presque avec horreur que l'épisode le plus douloureux et noir de mon existence me manque... Pas en tant que souffrance elle-même, plutôt en tant qu'inspiration littéraire. J'exprimais tant et si bien mes états intérieurs que j'y voyais presqu'une source intarissable d'expression par la plume. L'encre coulait à flot et mes mots ondulaient sur le papier. Force de constater que depuis, l'apaisement s'est installé et la plume cherche ses mots.

Est-ce parce que les cris du passé ne sont plus que des murmures? Il semble bien que ce soit la raison pourquoi je n'entends plus la souffrance parler. Est-ce si terrible? Non, il me faut juste cesser de croire qu'il n'y a pas d'autres langages possible. Ce que j'exprime en ce moment même n'hurle rien de sombre, cela me permet de regarder les images que dessinent mes mots.