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Bip : deux mondes en moi
7 décembre 2010

Une trace de soi

trace_de_pasUne trace de mon être quelque part dans la nouvelle neige, où étais-je, où suis-je, où serais-je? Suis-je seule en moi-même et avec moi-même? Il avance le pas, il va de l'avant même s'il semble y avoir absence dans son mouvement. Ce qu'il reste à savoir c'est si le chemin emprunté est celui qui convient... Pour ne pas reculer, pour ne pas tourner en rond, on persévère et on fait un pas de plus juste pour voir ce qu'il y a au-delà... Au-delà des apparences, par-dessus le brouillard sombre des noires pensées.

S'apitoyer, non il n'en est pas question, mais l'arrache coeur vient nous frapper en pleine face et parfois le pas vacille et perd pied. Alors, deux choix s'offre : demeurer à terre et abandonner ou chercher un point d'appui et se relever, une fois de plus. Pourquoi? Parce qu'en soi s'élève un murmure, une petite voix à la fois tenace et achalante qui répète «et si le prochain pas était le bon»? Sans vraiment comprendre, serrer les dents et reprendre pied, mettre un pied devant l'autre un peu au hasard sans... sans quoi? Sans savoir où l'on va et sans connaître la raison de ce nouvel essai. Juste aller de l'avant pour ne pas rester en arrière, lâcher prise sur le questionnement qui pétrifie pour éviter ainsi le sempiternel «Pourquoi».

Où suis-je ou en suis-je ai-je vraiment le goût de le savoir à cet instant ou l'important n'est-il pas de savoir que l'on est, tout simplement? Voilà, point d'interrogation sur fond de réflexion. Avancer pourquoi? Rester sur place, pourquoi pas? Reculer, c'est n'importe quoi à moins de vouloir mieux sauter.

Pour aller plus loin, essentiel de garder un oeil en soi et l'autre sur le monde qui nous entoure, ce qui évite de retomber dans le même trou...

Je descends la rue.
Il y a un trou profond
dans le trottoir :
Je tombe dedans.
Je suis perdu... je suis désespéré.
Ce n’est pas ma faute.
il me faut longtemps
pour en sortir.

Je descends la même rue.
Il y a un trou profond
dans le trottoir :
Je fais semblant de ne pas le voir.
Je tombe dedans à nouveau.
J’ai du mal à croire
que je suis au même endroit,
Mais ce n’est pas ma faute.
Il me faut encore longtemps
pour en sortir.

Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir :
Je le vois bien.
J’y retombe quand même...
c’est devenu une habitude.
J’ai les yeux ouverts
Je sais où je suis.
C’est bien ma faute.
Je ressors immédiatement.

Je descends la même rue.
il y a un trou profond
dans le trottoir :
Je le contourne.

Je descends une autre rue...

Sogyal Rinpoché
Extrait de
« Le Livre tibétain de la vie et de la mort »

trou

Autobiographie en cinq actes

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