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Bip : deux mondes en moi
19 février 2011

Il pleut autour et en moi... pour l'instant

Ma terre Québécoise est déstabilisée par son baromêtre atmosphérique. En début de semaine nous avions, avec le facteur vent, des températures tournant autour du -35 degrés et voilà qu'hier il pleuvait sur la neige qui s'est accumulée à vive allure depuis les dernières semaines... Comme si l'hiver voulait rattraper son retard. Mais voilà la proximité printanière s'assure aussi de lui rappeler qu'il touche à sa fin...

En mon centre je vis une instabilité similaire et... temporaire. Non pas que le froid se soit installé en moi, n'empêche que mes obligations professionnelles font en sorte que durant la semaine je me couvre bien pour éviter de me laisser submerger par la vague des émotions qui pourraient aisément déferler sur tout mon être. Lorsque le soir je reviens en ma demeure, au lieu de me fuir je laisse ma fatigue intérieure être. Mon niveau d'énergie étant ce qu'il est à cette époque de l'année, j'accueille ce qui vient sans pour autant me laisser envahir, je demeure maître de moi-même et j'attends le bon moment... Et ce matin est l'un d'eux. Les circonstances si prêtent, un précieux silence règne autour et en moi alors je donne l'opportunité aux appels de mes profondeurs de se faire entendre. Lentement des messages émotionnels prennent place et je les laisse guider mes doigts sur le clavier, me donnant ainsi la chance de mettre en perspectives ce qu'ils renferment.

Il pleut dehors, il pleut en moi et c'est bien ainsi...

Je m'asseois dans mon fauteuil le plus douillet et je remonte mon temps intérieur revoyant et ressentant cette blessure, qui après toute ces années, demeure toujours sensible. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle n'est pas guérit, mais j'admets que les conséquences qui en découlent se ravivent de temps à autre.

Joe Dassin chantait ''Si tu t'appelles mélancolie, ne me raconte pas ta vie, je la connais ta solitude'' , oui je la connais ma solitude. Elle se situe dans ma dimesion humaine et c'est là qu'elle revient m'affecter lorsque mon énergie intérieure est plus fragile. Si elle était spirituelle, je sais que je serais depuis fort longtemps retournée à mon lieu originel... Mais voilà, elle est dans cette dimension expériencielle humaine que j'ai fait le choix de vivre. Ce n'est plus une bataille que je mène, mais une expérimentation que je fais me donnant ainsi la possibilité de grandir un peu plus chaque fois. Ma vérité intérieure est guide pour mes pas, elle est aussi cette lueur qui maintient mon regard en direction de mon but ultime... mon évolution personnelle. Je sais que par cette foi profonde envers l'aboutissement de ces expériences évolutives qui fait en sorte qu'un jour j'ai fait le choix conscient de rester dans ma dimension humaine envers et contre tout et parfois même moi.

Suis-je heureuse? Je me repose la question de temps à autre histoire de faire le point sur cet aspect et, en toute authenticité, je peux répondre OUI. Ce n'est pas un peu de pluie, une tempête passagère ou des nuages (aussi menaçant soient-ils) qui amenuiseront cette réalité. Certes, il existe des moments où une instabilité engendre en moi une tristesse mélancolique justifiée, mais je sais en mon âme et conscience que cette perturbation est aujourd'hui passagère.

Il fut un temps où je vivais en mon enfer. Pendant une longue période j'ai ressenti ma propre apocalypse et où mes cavaliers engendraient le chaos en moi. Deux mondes en mon être bataillaient pour assurer leur survie mutuelle. Jusqu'à ce que à force de Je suis je parvienne à unifier mes deux aspects intérieur et à réconcilier leur meilleur et leur pire pour me permettre de renaître à ma vie.

Ma spiritualité étant ce qu'elle est, je donne toute la place à mon humanité de s'y exprimer. Ce qui fait qu'aujourd'hui je suis à même d'accueillir tout ce que je vis intérieurement sans jugement (ou presque, encore là je me dois de rester authentique car il m'arrive parfois de me faire un croche pied, mais je ne m'en tient pas rigueur).

Bien qu'ici, maintenant j'expérimente une fois de plus ma solitude humaine, au lieu de faire comme autrefois et de la fuir, je plonge en son centre et la laisse être. Il fut un temps où à la seule pensée du silence et à l'éventualité de n'être en contact qu'avec moi-même l'angoisse me submergeait. Aujourd'hui, je laisse monter, j'observe, j'accueille et j'apaise avant de laisser aller... Et bien qu'une part de de moi aspire toujours à cette rencontre de l'âme accompagnatrice, je suis en paix. Certes, cette pluie intérieure m'a quelque peu déstabilisée, je suis toujours aussi heureuse et privilégiée d'avoir pu un jour prendre conscience à quel point j'aime celle que Je suis...

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