S'observer

Il m'arrive de plus en plus de m'observer, cela se fait comme une sorte de contemplation intéressée. J'arrive à percevoir cette partie de moi assise au loin qui me regarde avec curiosité et parfois même avec étonnement... Pourquoi cela, simplement parce que je parviens encore à m'étonner moi-même.

Je réalise en me regardant aller à quel point je peux faire des pas en ce qui concerne ma manière d'interagir avec les autres dans mon univers. Je suis parvenue à laisser les contraintes extérieures couler sur moi, je ne me joue plus la comédie face aux évènements qui surviennent autour de moi. Je suis authentique plus que jamais, j'arborde la vie avec lucidité et j'arrive à dire les vraies choses, lorsque les circonstances évidemment. Je suis assez sage pour ressentir lorsqu'il est préférable que pour être bien diplomate, j'utilise le silence. À d'autre moment, je dis les choses telles qu'elles doivent être dites, n'en déplaise à certains par contre je tire mon épingle du jeu en utilisant l'humour pour faire cheminer le message.

Dernièrement je lisais un livre dès plus intéressant où il était mentionné que pour éviter les guerres de religion nous devrions, lorsque un tel sujet survient dans une conversation, écouter l'autre et acquiescer. Ensuite, une fois seul avec soi, prier qui l'on veut et comme bon nous semble... Ainsi personne ne serait blessé et la quiétude pourrait régner... Je pense de plus en plus qu'il est bon de faire la même chose sur bien des sujets. Non pas que je m'abstienne de donner mon opinion, mais lorsque je m'aperçois que l'autre se pique à celle-ci alors je laisse couler et je souris (parfois je le fais seulement de l'intérieur car cela pourrait être mal interprété :P)

Par contre, comme je le mentionnais plus haut, je demeure lucide et il m'arrive de déraper. Surtout lorsque cela concerne des personnes près de moi. Alors là, je dois l'avouer, il m'arrive encore d'absorber les émotions brûlantes qui peuvent découler de certaines situations... Mon coeur de mère est encore fragile et en ce qui concerne les épreuves de ceux qui m'ont été confiés à leur naissance, j'ai grand peine à ne pas m'en imprégner et à ne pas ressentir leur douleur comme étant tout autant mienne. Je me détache doucement, à toute petite dose, mais ce n'est pas facile. Certes, je ressentirai toujours un pincement lorsque l'un d'eux traversera des moments difficiles mais j'espère parvenir à ne plus faire mienne leurs émotions perturbées; je serai en mesure alors d'être encore d'une meilleure présence.

Je m'observer et je vois tous les pas, je m'observe et je perçois toutes les transformations, je m'observe et je suis heureuse de voir à quel point je suis celle que j'aurais dû être il y a de cela bien des années... Je dis cela sans amertume puisque je suis ici, maintenant plus moi-même que je ne l'ai jamais été... Ne dit-on pas ''mieux vaut tard que jamais''?